L’an dernier nous frôlions la catastrophe : le confinement avait fermé brutalement l’essentiel de nos débouchés nous obligeant à inventer dans l’urgence de nouveaux modes de commercialisation et de distribution pour sauver notre ferme. Le genre d’angoisse qui nous a fait découvrir l’énergie du désespoir.
L’aspect positif de traverser un tel épisode est de faire remonter le curseur de notre notion de « ce qui est grave ».
Alors oui c’est vrai, nous avons eu une grosse semaine de gel qui nous a fait perdre 500 kilos d’asperges blanches, perdu toutes les asperges vertes et a eu pour conséquence de ralentir la production nous obligeant annuler des commandes.
Oui c’est vrai, nous avons eu des déboires dans nos expéditions de notre vente en ligne avec la perte de nombreux colis qu’il a fallu rembourser à nos clients.
Oui c’est vrai nous nous sommes tous fait très peur quand Pierre a fait un malaise impressionnant au champ nécessitant pompiers et hospitalisation. Heureusement sans séquelle ni conséquence.
Au fond tout cela n’était rien de grave.
Nous préférons retenir le plaisir que Laurent et moi avons eu à travailler avec notre équipe et nous nourrir des retours encourageants de nos clients. Autant de choses qui donnent du sens à notre métier et compensent les moments difficiles que nous traversons parfois et nous aide à surmonter les tensions qui apparaissent au sein de l’équipe quand la fatigue se fait sentir.
Et puis il y a aussi ces deux mois et demi de vie partagée sur l’Airial avec nos saisonniers itinérants, Sophia, Anton, Fabio, Miriam, Anaïs, Marine, Logan (et leur fille Malléa), Carmen, Sandra : la rencontre de deux façons de vivre très différentes. Notre ancrage dans notre territoire, Laurent et moi, contraste avec leur mode de vie nomade. Européens dans l’âme, voyageurs, ils et elles sont français (es), Espagnoles, Slovaque, Portugais (es). Ils ont aussi le goût de l’instant présent, probablement plus que nous. Vivre ensemble participe à enrichir notre vie et à ouvrir notre esprit à un mode de vie alternatif, moins matérialiste et visiblement tout aussi épanouissant.
Il y a aussi les locaux de l’équipe :
- les plus anciennes, Laura et Georgette, fidèles depuis dix ans. Elles cueillent les asperges avec une dextérité inégalée. Les années passent, forcément un lien de confiance et d’amitié se noue.
- Pierre et Patrice, les deux nouveaux. Ils ont vite pris le coup de main et se sont adaptés au reste de l’équipe avec aisance.
- Audrey, notre livreuse depuis deux ans. Elle ferme sa maison d’hôte pour faire la saison avec nous avec la gentillesse de nous dire qu’elle a « l’impression de donner un coup de main à des potes plutôt que travailler ».
- "La petite Audrey" et Léa, venues nous dépanner au pied levé quand Sandra et Carmen sont parties plus tôt que prévu pour commencer une saison dans les vignes.
Alors merci à toute notre équipe pour cette nouvelle saison dont vous participez pleinement à la réussite.
Merci à nos clients pour votre fidélité et vos retours encourageants qui nous donnent la gnac tous les matins.